Artothèque d’agglomération, Pôle Culturel Chabran

644 Boulevard John Kennedy,
83300 Draguignan

19/05/2021 – 10/07/2021

L’exposition est « sous-titrée » Les expressions françaises livrées aux artistes contemporains

une exposition collective

Reprendre du poil de la bête, se défendre bec et ongles, être tiré à quatre épingles, bâtir des châteaux en Espagne. Nous connaissons tous ces expressions et les employons communément. Mais elles cachent souvent un double-sens, un sens caché, un sens historique ou même un faux-sens.

dessin, collage, couture, mix média

J’ai choisi de travailler en dessin et collage/couture. J’ai hésité, de premier abord je me sous tournée vers l’expression « cousu de fil blanc », mais le rapport m’a semblé trop évident avec la technique que j’allais employer. J’ai donc gardé la technique et j’ai travaillé autour de l’expression « se réduire comme peau de chagrin ».

autour du roman de Balzac, Peau de chagrin

J’ai mis en avant le rapprochement avec le roman de d’Honoré de Balzac publié en 1831. Peau de Chagrin met en scène l’antagonisme entre la vie (mais celle vécue de façon à accomplir tous ces désirs, une vie brûlée, consommée comme une chandelle) et la vieillesse, arrivée prématurément pour le propriétaire de la peau de chagrin, une peau « magique » dont la taille se réduit à l’instar de la durée de vie de celui qui « la possède » à chaque souhait exaucé.

Plus bas, mon travail présenté à Draguignan, un dessin, agrémenté de collage, de couture et de broderie, 100x70cm, non encadré. Par la suite toute une série de dessins de ce type, aux formats comparables est née, une partie en sera visible au salon Artcité en septembre 2021.

l’artothèque d’agglomération à Draguignan

L’artotheque à Draguignan dispose d’une belle salle, sur ses murs des expositions se suivent, elle concernent les artistes faisant partie des acquisitions de l’artothèque. Une vitrine présente régulièrement des travaux sur papier et une autre, des « cabinets de curiosités » d’artistes. J’ai connu le lieu lorsque j’ai participé en 2015 à l’été contemporain, en exposant des gravures à la médiathèque. L’artothèque collabore avec d’autres structures dans la ville notamment les Musée des Arts et Traditions Populaires.

une interwiev

Vous pouvez télécharger ici l’interview réalisée par Marie-Ange Galangau.

Le catalogue

Voici le texte du catalogue, me concernant, par Marie-Ange Galangau :

Se réduire comme peau de chagrin, MAGDA MORACZEWSKA

Même si l’on peut être attristé de voir une chose à laquelle on tient se réduire progressivement et de manière inéluctable, le terme de chagrin n’est pas en lien avec la tristesse. Il est tiré du turc « sagri » désignant la peau d’un animal utilisée pour fabriquer des chaussures, des tambours, etc. Et, c’est sous l’influence du mot « chagrin » que cette peau devint « la peau de chagrin ».
Quant à l’idée de réduction, elle vient du roman d’Honoré de Balzac dans lequel Raphaël, un jeune homme ayant tout perdu au jeu et songeant à se suicider, achète, chez un antiquaire, une pièce de cuir magique lui permettant de voir tous ses vœux exaucés. Or, à chaque désir réalisé, la peau diminue tout comme la durée de vie de son propriétaire.
S’inspirant du roman de Balzac, l’artiste dessine des mains retenant, par l’intermédiaire de fils, la peau de chagrin disposée au centre de l’œuvre. Ces mains symbolisent à la fois le tiraillement du héros, entre la vie et la mort, mais aussi « cette force vitale nous empêchant de sombrer dans le gouffre ». Ajoutées à la multiplication des visages en registre inférieur, elles évoquent également ces organes vitaux qui « ingurgitent le monde et en restituent du sens en échange, à travers l’expression artistique ».
Sous la peau de chagrin, on note la présence d’un bas de corps masculin tronqué. Ce dernier, exhibant fièrement son sexe tout en acceptant de porter une robe, évoque cette identité double qu’il faut sans cesse revendiquer quitte à la voir réduite à peau de chagrin.
Enfin, dans son travail, l’artiste recourt souvent à l’écriture. Cette dernière, en plus d’opérer un lien avec le roman, évoque un « murmure, pas toujours sourd, accompagnant l’œuvre ».

peau de chagrin, dessin, collage, couture sur papier, non encadré… 100x 70cm, 2021

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