photographie

La photographie, médium que j’affectionne depuis 2003, ce sont surtout des recherches sur la lumière, l’espace et le mouvement. L’image fixe ne m’intéresse pas. Les futuristes ont recrée le mouvement simultané, d’autres l’ont littéralement introduit dans leur œuvre. Pour ma part, je le suggère en tant que continuité d’un geste simple dans le temps donné, en utilisant la série. Des vidéos construites à partir des plans fixes ponctuent ce travail.

Le flou dans mon travail est celui du mouvement. À travers la pause longue j’amorce le mouvement et surtout j’introduis le temps dans l’image. L’effacement des détails en est un dommage collatéral, je «brûle» l’image et la rends à peine visible. Le corps clair naît.

ici que ma démarche vient rejoindre celle de mes dessins et gravures – saisir l’essence, élaguer. La forme se dévoile et s’estompe. La figure lance un cri muet, telle une danseuse de Butô, avant de se défausser, dans une vision brève, de l’instant qui n’est déjà plus.

La double vision de Magda Moraczewska s’exprime littéralement, entièrement, une palette trouble, presque schizophrène. L’artiste (peint, grave, dessine) photographie. Son rapport à l’image s’articule sur une opposition simple et permanente entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’apparence et la réalité. Elle joue de la lumière, de l’ombre, ne laisse rien passer de ce qu’elle ressent, de ce qu’elle pense, se dilue et glisse entre rêverie et suggestion. Femme-enfant, femme-fleur, qui danse en zone floue, nue. Une dialectique de l’artiste et son double, un peu comme dans l’œuvre qu’à laissé Francesca Woodman. Un imaginaire d’une nature introvertie qui ne demande qu’à être vue.
Ses autoportraits donnent une clef supplémentaire pour aborder et interpréter l’ensemble du travail de Magda Moraczewska (selon moi).

kOLya San, 2017

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